- démarcation
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démarcation [ demarkasjɔ̃ ] n. f.• 1700; p.-ê. esp. demarcacion, de demarcar « marquer » → démarquer1 ♦ Action de limiter; ce qui limite. ⇒ délimitation, frontière, limitation, séparation. « ne pas reconnaître de frontière fixe, de démarcation absolue, entre la terre et l'océan » (Proust). Ligne de démarcation : frontière. La ligne de démarcation, qui, de 1940 à 1942, délimitait en France la zone occupée par les Allemands et la zone libre. — Collant sans démarcation, dont la texture est identique sur toute la longueur.2 ♦ Séparation tranchée entre deux choses. ⇒ limite. « Cette ligne de démarcation entre l'être et le non-être, je m'applique à la tracer partout » (A. Gide).
● démarcation nom féminin (espagnol demarcación) Action de démarquer, de tracer les limites qui séparent : La démarcation des frontières de deux États. Nette séparation entre deux domaines ; délimitation, frontière : La démarcation entre le législatif et l'exécutif. ● démarcation (difficultés) nom féminin (espagnol demarcación) Orthographe Avec un c, alors que le verbe démarquer s'écrit avec -qu- (on a démarquer / démarcation comme on a appliquer / application, expliquer / explication, etc.). ● démarcation (expressions) nom féminin (espagnol demarcación) Ligne de démarcation, ligne naturelle ou conventionnelle qui sert de limite commune ; ligne qui sépara du 22 juin 1940 au 11 novembre 1942 la zone libre, sous l'autorité de Vichy, de la zone occupée par les Allemands. (Elle s'étirait de Bayonne à la Suisse.) ● démarcation (synonymes) nom féminin (espagnol demarcación) Nette séparation entre deux domaines ; délimitation, frontièreSynonymes :- délimitation- frontière- séparationdémarcationn. f.d1./d Action de fixer une limite; cette limite.|| Ligne de démarcation, séparant deux zones d'un territoire.d2./d Fig. Séparation, délimitation.⇒DÉMARCATION, subst. fém.Action de marquer la limite qui sépare deux territoires ou deux zones; résultat de cette action, limite qui sépare deux territoires ou deux zones. Présider à la démarcation des limites de France et d'Espagne (CHAMFORT, Caract. et anecd., 1794, p. 159). Dans le premier plan de la plage, le peintre avait su habituer les yeux à ne pas reconnaître de frontière fixe, de démarcation absolue, entre la terre et l'océan (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 836).♦ Ligne de démarcation. Ligne qui sert à marquer les limites d'un terrain. La ligne de démarcation qui sépare la Virginie de la Caroline du Nord, tracée en 1749 (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 2, 1801, p. 242).Spéc., HIST. [De 1940 à 1942] Ligne qui délimitait, en France, la zone occupée par les Allemands et la zone libre. Si ton père, bien que prisonnier évadé, a pu passer la ligne de démarcation et revenir en zone occupée, c'est parce que les Allemands ont fermé les yeux (MONTHERL., Demain, 1949, II, 1, p. 721).— Au fig. Nette séparation entre deux domaines ou deux concepts. Il arrive (...) qu'on ne trouve pas de démarcation tranchée entre l'honnête et le déshonnête (COURNOT, Fondem. connaiss., 1851, p. 405) :• ... Tolstoï nous dit qu'il lui fut toujours impossible de discerner où se situe la ligne de démarcation entre la prose et la poésie.DU BOS, Journal, 1924, p. 85.Rem. La plupart des dict. enregistrent l'adj. démarcatif, ive. Qui indique la démarcation. Ligne démarcative, chemin démarcatif.Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1700 ligne de démarcation « ligne que le pape Alexandre VI fit tracer sur la mappemonde pour séparer les possessions espagnoles des possessions portugaises » (DE LA NEUVILLE, Histoire générale de Portugal, t. 1, p. 64 ds Trév. 1721, s.v. ligne); b) « action de limiter; limite, frontière » 1773 point de démarcation (BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Voyage à l'Ile de France ds Œuvres posthumes, t. 1, p. 89); 1791 démarcation (MIRABEAU, Collection, t. 4, p. 340 ds LITTRÉ); 2. 1770 au fig. ligne de démarcation (D'HOLBACH, Système de la nature, t. 2, p. 242); 1791 démarcation (VOLNEY, Ruines, p. 52). Empr. à l'esp. demarcación (1609 ds AL.), dér. de demarcar « marquer les limites d'un pays ou d'un terrain » (1617, ibid.). Fréq. abs. littér. :139. Bbg. GOUVERNEMENT DU QUÉBEC. Vocab. techn. des quilles. 1972, p. 17. — RUPP. 1915, p. 87.démarcation [demaʀkɑsjɔ̃] n. f.❖1 Action de marquer, de limiter; résultat de cette action. ⇒ Délimitation, frontière, limitation, marque, séparation. || La démarcation de deux régions aux termes d'un accord, par un accord. || Une nouvelle démarcation entre… — Ligne de démarcation : frontière tracée sur une carte pour séparer deux territoires, deux propriétés.1 Dans le premier plan de la plage, le peintre avait su habituer les yeux à ne pas reconnaître de frontière fixe, de démarcation absolue, entre la terre et l'océan.Proust, À la recherche du temps perdu, t. V, p. 89.2 (…) elle assignait, comme ligne de démarcation entre les armées, l'ancienne frontière franco-hollandaise d'avant 1814, elle préjugeait par là des limites du futur État.Louis Madelin, Talleyrand, V, XXXVIII, p. 413.♦ La ligne de démarcation, qui, de 1940 à 1942, délimitait en France la zone occupée par les Allemands et la zone libre.3 J'ai écrit à une grande école privée, dans l'intérieur, en deçà de la ligne de démarcation, naturellement. Ils ont dû se livrer à une enquête.G. Duhamel, Cri des profondeurs, VII, p. 124.3.1 (…) la ligne de démarcation avait toujours eu pour (Gustin) des charmes et (…) cette nuit-là, le personnel de l'échelon fournissait une patrouille qui devait effectuer une ronde dans le no man's land entre les postes français et allemands.Jacques Laurent, les Bêtises, p. 47.2 Ce qui sépare nettement deux choses. ⇒ Limite. || Tracer une démarcation, une ligne de démarcation entre la philosophie et la psychologie. || La démarcation des partis politiques. || Cette ligne de démarcation entre l'être et le non-être (→ Résistance, cit. 23).4 On voit par tout ce qui précède, sans qu'il soit besoin d'y insister, qu'aucune ligne de démarcation précise, pour peu qu'on s'attache aux idées et non aux formes, ne sépare une proposition d'une phrase (…)F. Brunot, la Pensée et la Langue, I, X, p. 28.5 C'est une arête étroite, sur laquelle mon esprit se promène. Cette ligne de démarcation entre l'être et le non-être, je m'applique à la tracer partout.Gide, les Faux-monnayeurs, III, VII, p. 366.❖DÉR. Démarcatif.
Encyclopédie Universelle. 2012.
